Milliardaire, philanthrope, Gates est aussi un lobbyiste invetéré. Ce que nous montrions dans notre rapport présenté à Bruxelles en janvier quant à ses ONG y faisant fortement pression.
À Bruxelles, un lobbyiste privilégié
Bill Gates est initialement connu comme le fondateur de Microsoft, le cinquième GAFAM. À l’instar de Soros et de tant d’autres, il a lui aussi créé sa Fondation, la Bill and Melinda Gates Foundation, en 2000. Cette Fondation exerce un lobbying soutenu auprès de la Commission européenne, bien qu’elle reste de droit purement américain. Elle ne dispose en effet d’aucun bureau bruxellois, et son siège social se trouve à deux pas de la Maison Blanche :
Malgré cela, elle est l’ « ONG » qui a obtenu le plus de meetings avec des fonctionnaires de la Commission Juncker (2014-2019) au sein de plusieurs portefeuilles : développement ; budget et ressources humaines ; recherche, science et innovation. Ces meetings privilégiés se poursuivent sous la commission de la davosienne Ursula von der Leyen. En parallèle, la Fondation Gates finance de nombreuses ONG elles-mêmes influentes auprès de la Commission, comme nous l’avons souligné ailleurs dans notre rapport précité.
Le Monde et la généreuse Fondation Gates
La Fondation Gates peut financer des titres de presse. En France par exemple, entre novembre 2014 et mars 2019, la BMGF a attribué cinq subventions à la section Afrique du journal Le Monde, pour un total d’environ 3,8 millions de dollars. Le sujet est à chaque fois le même : « Analyse et sensibilisation du public sur la santé mondiale et le développement ». Les subventions au Monde s’étalent généralement sur 12 mois. Celle de mars 2019, d’un montant d’environ 2,1 millions de dollars, s’étale toutefois sur 36 mois (soit 3 ans). La Fondation Gates finance par ailleurs plusieurs autres entités, comme Gavi (l’Alliance des Vaccins) ou l’Imperial College de Londres, responsable de modélisations plus qu’erronées sur le COVID.
Le premier propriétaire terrien des États-Unis
Mais Bill Gates investit lui-même dans d’autres business. Il est ainsi devenu le premier propriétaire terrien des États-Unis, ce qui explique pourquoi, à Bruxelles, sa Fondation précise s’intéresser notamment au sujet de l’agriculture et du développement rural. Le 08/06/2021, NBC News rapportait que les frites, les carottes et les oignons présents dans chez McDonald viennent par exemple du domaine agricole de Gates, acheté via Cascade Investments, le groupe d’investissement de Bill and Melinda Gates. L’article de NBC News souligne en outre l’absence de transparence de Gates et de son groupe concernant l’acquisition de ces terres ainsi que l’utilisation de sociétés écrans, mais également l’absence de méthodes d’agriculture durable et l’impact sur l’environnement des méthodes agricoles de Gates. Dans un registre toujours alimentaire, Bill Gates demande aux pays riches de passer à une politique alimentaire reposant sur « 100% de viande synthétique ». Le milliardaire a investi dans plusieurs start-up dédiées à cette viande synthétique : Impossible Foods, Beyond Meat, Memphis Meats and Hampton Creek Foods.
TerraPower : le business nucléaire de Bill Gates
Bill Gates a fondé TerraPower, une entreprise productrice de mini-centrales nucléaires (350 MW contre 900 MW pour les centrales françaises), lancée en 2006 avec le soutien du milliardaire et de son fonds d’investissement, en collaboration avec General Electric Hitachi Energy. Gates investit dans des réacteurs nucléaires de 4e génération à sel fondu (le combustible nucléaire est liquide et dissous dans du sel fondu, la réaction est stabilisée, donc plus sûre, et les déchets sont réutilisables). Le projet est mené en commun avec Pacific Corp, une société appartenant à Warren Buffett, qui était jusqu’à récemment encore membre du bureau de la Fondation Gates. Or, l’influence de la Fondation Gates auprès de la Commission laisse planer le doute quant à la bienveillance dont cette dernière serait susceptible de faire preuve envers le milliardaire, facilitant sa marge de manœuvre au détriment de la souveraineté du nucléaire français et européen.
En appui à cette hypothèse, une nouvelle entité – Boundary Stone Partners – s’est enregistrée au sein du registre de transparence de la Commission en date du 29/09/2021, en tant que cabinet de conseil. Son client pour l’année 2020 a été TerraPower, qui a payé entre 100 et 200K € pour du lobbying sur les politiques relatives à l’énergie nucléaire. Pour l’année 2021, TerraPower est resté son seul client auprès des instances européennes :
Par ailleurs, ce cabinet affiche de manière explicite sur son site sa proximité avec les plus hautes instances du pouvoir américain, en l’occurrence sa création par deux anciens chefs de cabinet du ministère de l’Énergie américains :